DIGGERS FACTORY, LA COMMUNAUTÉ QUI RÉVOLUTIONNE LE PRESSAGE DE VINYLES

“Nous voulons repenser le système de production et de distribution du vinyle ». Alexis Castiel et Victor Perin, co-fondateurs de Diggers Factory, ont de grands projets pour accompagner artistes, labels et amateurs de vinyles et développer ce marché. Et avec leur début prometteurs et une récente levée de fond de 300 000€, ils sont bien partis !

Nous avons rencontré Alexis Castiel qui nous en dit plus sur les ambitions de Diggers Factory, première plateforme de vinyles à la demande produits par la communauté.

Comment fonctionne Diggers Factory

Diggers Factory regroupe sur sa plateforme une communauté d’artistes, de fans de vinyles et de professionnels du secteur qui collaborent ensemble pour produire des vinyles à la demande. Et le fonctionnement est très simple. “Aujourd’hui un artiste peut déposer son projet en 15 minutes sur la plateforme” explique Alexis.

Il doit d’abord créer sa campagne et définir un palier minimum de pré-commandes à atteindre (au minimum 50 unités). Il définit ensuite le prix de vente grâce au simulateur intégré, en fonction de la marge souhaité et des différents coûts : production, mastering, graphisme si nécessaire, et la commission de 15% de Diggers Factory. Il ajoute enfin des extraits audios et les visuels de son vinyle. Le projet est ensuite publié sur la plateforme, soumis à la communauté de diggers et l’artiste peut communiquer auprès de ses fans sur tous ses réseaux.

Si le palier minimum est atteint, la campagne est validée et Diggers Factory lance la production auprès de ses partenaires. Pour ne pas limiter la demande, l’artiste a également la possibilité d’ajouter plusieurs paliers pour prolonger la campagne. En 2016, 10 projets ont été financés, et déjà 20 depuis début 2017. Des chiffres prometteurs !

 

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Une communauté de diggers engagée

Les diggers peuvent également ajouter à leur wishlist des albums n’ayant jamais été pressés en vinyle, ou bien des rééditions qu’ils aimeraient voir commercialiser de nouveau. Si suffisamment de diggers expriment leur intérêt pour le même album, Diggers Factory se charge alors de contacter les ayants-droits pour discuter du pressage de l’album.

“Les wishlists nous permettent de jauger la demande et d’avoir un levier avec les labels : nous avons déjà les acheteurs !”

La communauté des diggers est d’ailleurs très engagée, avec plus de 40% d’utilisateurs ayant participé à une campagne et qui reviennent ensuite sur le site pour découvrir de nouveaux projets. “Les diggers sont pas limité à un genre musical, certains ont même participé au financement de 7 projets différents” explique Alexis.

 

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Une réponse aux problématiques du marché

Avec ce système de pré-commande, Diggers Factory entend faciliter la vie des artistes et labels. Alors que les ventes de vinyles ne cessent d’augmenter, il est pourtant toujours compliqué et coûteux pour un label ou un artiste de faire presser ses albums. Combien faut-il en produire ? Avec quels partenaires ? Comment gérer stock et logistique ? A quel prix le vendre pour rentrer dans ses frais mais proposer un prix juste pour les fans ?

Diggers Factory apporte des réponses à ces questions et un accompagnement aux artistes lors de la création de leur projet. Ils permettent ainsi à tous les artistes, quelque soit leur renommée et leur style musical, de faire produire leurs albums en vinyle à moindre frais, sans risque et sans gestion des stocks.

C’est d’ailleurs cette volonté de répondre aux problèmes du marché qui est à l’origine de Diggers Factory. Encore étudiant, Alexis se constitue un réseau dans le monde de la musique, s’intéresse de plus en plus au vinyle et se rend compte rapidement des problématiques de prix et de stock qui existent sur le marché. Au même moment le crowdfunding explose. “N’importe qui peut créer un projet en n’ayant rien d’autre que des gens qui y croient aussi”.

Alexis veut donc associer ces deux tendances et aller plus loin. “Le crowdfunding n’est pas assez performant : le porteur de projet récupère l’argent et il n’y a pas de suivi. Parfois les contreparties arrivent 2 ans après ou ne sont même pas produites”. Alexis précise d’ailleurs qu’ils cherchent à se détacher de cette comparaison avec le crowdfunding.

“Nous apportons une véritable plus-value par rapport au crowdfunding. Diggers Factory joue un vrai rôle de conseiller, avec un écosystème de partenaires spécialisés dans le vinyle”.

 

Un écosystème spécialisé

Il faut dire que l’équipe de Diggers Factory sait s’entourer. Ils ont aujourd’hui 6 usines de production partenaires aux Etats-Unis, en Allemagne, République Tchèque et en France. “Cela nous permet d’avoir tout le panel de production possible, dans le type de gravure, la qualité et les quantités à produire” précise Alexis. “Cela nous permet aussi d’avoir de bons délais de production : 6 à 7 semaines pour les grandes quantités, alors que la moyenne est autour de 10 à 12 semaines”. Alors qu’aujourd’hui le système de distribution classique requiert de produire 300 à 500 vinyles minimum pour rentrer dans ses frais, la solution Diggers Factory qui ne requiert pas plus de 50 vinyles est une véritable optimisation.

Ils travaillent également avec une dizaine de studios de mastering, spécialisés dans différents styles musicaux et avec différents tarifs. Un logisticien partenaire gère l’envoi des vinyles aux acheteurs dans le monde entier, et des designers freelance peuvent aider les artistes qui ont besoin de visuels.

“Nous avons beaucoup de facilités pour adapter la production aux projets et aux artistes, du vinyle à bas coût jusqu’aux versions plus premium”.

 

Un nouvel outil marketing pour les artistes

Les campagnes sont également un moyen de rapprocher l’artiste de ses fans. En permettant aux fans de s’impliquer dans la création d’un objet important pour l’artiste qu’ils apprécient, Diggers Factory crée une nouvelle relation entre celui-ci et son public. “La communauté est impliquée dans le projet, c’est grâce à elle que le vinyle voit le jour”.

Le service permet aux artistes d’estimer la demande de vinyles avant de lancer la production. Ils peuvent ensuite s’ils le souhaitent produire de plus grosses séries pour les distribuer par exemple pendant les concerts. “Nous avons de très bons retours, à la fois de la part des indépendants et des majors” explique Alexis. Les artistes et labels satisfaits ont tendance à revenir pour produire de nouveaux vinyles. Le label Animal Records par exemple a déjà financé 4 projets avec Diggers Factory.

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Le vinyle, mode ou tendance de fond ?

Pour l’équipe de Diggers Factory, la réponse est évidente : le vinyle est un véritable marché porteur. Avant tout, il s’inscrit dans les tendances actuelles. En permettant aux utilisateurs d’écouter les albums facilement, le streaming a apporté un moyen simple de tester un album avant de l’acheter en vinyle. Mais pourquoi le streaming qui a causé la perte du CD serait-il le renouveau du vinyle ?

“Le CD est un format qui n’apporte pas de valeur ajoutée à l’utilisateur. Les utilisateurs ont désormais le streaming pour le côté pratique, et le vinyle pour le côté sentimental ».

Les produits physiques et le merchandising ont toujours eu une place importante dans la relation des fans et de l’artiste, pour s’imprégner de son univers. Avec le streaming et la digitalisation des places de concert, ce lien physique devient de plus en plus important. “Le vinyle permet de prendre le temps d’écouter l’album, de découvrir l’univers que l’artiste a créé et de détenir une partie de l’artiste. Avec Diggers Factory on permet même aux fans d’aider les artistes à créer cet objet”.

Des opportunités de marché importantes

Diggers Factory entend bien prendre une belle place sur ce nouveau marché. “Le vinyle est en plein renouveau mais ce n’est pas pour autant qu’il n’y a pas de problèmes. Nous voulons réunir tous les acteurs du marché, les faire s’entraider et optimiser le secteur”. Diggers Factory a d’ailleurs déjà des clients dans le monde entier : en France bien sûr, mais aussi aux Etats-Unis, au Japon, en Allemagne…

Les opportunités sont énormes car très peu d’albums de back catalogue sont sortis en vinyle. Certains artistes aujourd’hui sortent même uniquement en digital. “Beaucoup de distributeurs digitaux comprennent que le vinyle et le digital vont cohabiter, c’est pour cela qu’on échange beaucoup avec eux”. Diggers Factory s’est par exemple rapproché récemment de ReverbNation (plateforme de soutien aux artistes indépendants) pour l’organisation d’un concours. Diggers Factory offrait la production de 100 vinyles et ce sont plus de 4 000 artistes qui ont participé.

 

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Les prochaines étapes pour Diggers Factory

La start-up a récemment levé 300 000€ auprès du réseau Investessor grâce à leur participation au programme We Raise Startups. Grâce à cette rentrée d’argent ils recrutent actuellement 3 CDI à des postes qui reflètent bien leurs orientations stratégiques :

• un responsable marketing, qui va développer leur réseau mais aussi aider les artistes dans leurs campagnes,
• un responsable commercial pour éduquer les artistes et labels qui n’osent pas encore franchir le cap
• un responsable de la distribution, qui va développer l’activité nouvellement créé d’achat de gros par les disquaires

Diggers Factory a également lancé depuis Avril une collaboration avec l’INA pour la production de vinyles de jazz et chanson française. Les premiers vinyles sont des lives inédits de Ray Charles, Serge Gainsbourg et Dalida. Diggers Factory aimerait d’ailleurs développer la production de vinyles live, en s’associant par exemple avec des salles de concerts.

 

L’équipe réfléchit aussi à d’autres services à proposer aux artistes :

• lancement d’un service presse qui aidera à la création et diffusion de communiqué de presse
• système de recommandation des fournisseurs avec qui travailler
• guides de communication pour aider les artistes qui ne savent pas comment s’y prendre
• acquisition d’un graveur pour produire en plus petites quantités eux-même

“Pour le moment on se concentre sur le modèle actuel pour qu’il fonctionne bien avant de partir sur autre chose”. Et pourquoi pas les Etats-Unis, qui représentent 50% du marché mondial de vinyles et où aucun concurrent ne semble pour le moment offrir les mêmes services.

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